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Orchid-Teen's blog


La communauté dofusienne, méta-être dépressif ?

Publié par Basto-Retour sur 19 Mars 2014, 13:22pm

Catégories : #Philofus

Lorsque l'on s'intéresse à la psychologie (dans sa globalité, j'entends bien), on s'écrase la plupart du temps, à des aprioris et des stéréotypes.

Plusieurs paradigmes en psychologie ont été vulgarisé (à tort ou à raison), par le biais des arts (principalement, la littérature et le cinéma) et des médias, dans le langage courant et fait maintenant partie de la société, qui n'hésite pas à les utiliser allégrement comme les concepts d'autisme (appelé dans le jargon : "trouble envahissant du développement"), les schizophrénies (partie importante des "psychoses" (autre terme utilisé frequemment, avec les névroses, merci les approches psychanalytiques)) ou encore le syndrome d'Alzheimer (surtout étudié en psychologie du développement, en psychologie environnementale, en psychologie cognitive ainsi que dans les neurosciences (neurophysiologie, etc).

Mais l'un des concepts marquant de nos sociétés occidentales, depuis la moitié du XXème siècle, reste le concept de "dépression". Concept un peu fourre-tout pour la société qui l'a désensibilisé de son caractère pathologique (il est presque devenu "normal" et "banal" d'être dépressif de nos jours), il en reste tout de même une pathologie grave, durable et causant des souffrances récurrentes. Ce que la société appelle "dépression", en psychologie clinique, nous le généralisons dans le concept des "troubles de l'humeur", dans lequel fait partie plusieurs partie dont la partie "dépression" et une autre partie "manie" (car ces deux troubles sont souvent reliés), qui s'irise ensuite de diverses catégories (épisode dépressif majeur, trouble dépressif majeur, cyclothymie, épisode d'hypomanie, bi-polarité, etc).

 

Il est intéressant à noter que le DSM IV (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, ou en français : "Manuel disagnostique et statistique des troubles mentaux ; une sorte de "bible" des maladies mentales, regroupant toutes les maladies mentales et leurs symptomes pour faire court) a explicité les symptômes/signes d'un épisode dépressif majeur, vous me direz : "Quel rapport avec Dofus ?"

 

Je vous répondrais surement qu'il est rare que la psychologie s'intéresse au monde vidéo-ludique en général (je parle de "vraie psychologie" et non la vulgaire "psychologie TF1"), alors que pourtant, l'offre vidéo-ludique est actuellement en plein boum économique via le développement de "jeux vidéos" sur box, téléphone, smartphone, tablette, PC, etc ... Mais la psychologie continue à "bouder" cette catégorie, alors que les MMORPG sont une source incroyable de données pour la psychologie (ainsi que les autres sciences), une construction, une structure sociale parallèle à la notre ! C'est pour cela que je vais m'intéresser, pour cet article, sur la vision de la communauté que j'en ai (et uniquement la mienne) et la rapprocher de l'épisode dépressif majeur (que je raccourcirais par "EDM", j'utiliserai les critères "vulgarisés" du DSM IV, pour qu'ils soient plus compréhensibles).

 

Le critère "A" de l'EDM  comprend plusieurs points, il faut avoir au moins 5 symptomes (dont les deux premiers) :

  • (1) Humeur dépressive, triste (irritabilité chez les enfants/adolescents) - La communauté fait très bien comprendre cette tristesse de "Dofus 1.29 c'était mieux", "ma classe a été nerf" ou bien "avant, il y avait pas de multicompteurs" ; on mettra aussi en relation le symptome d'irritabilité avec les nombreux sujets sur les "classes cheat (type : iop, écaflip, cra, sacrieur)", "trop de bots", ou bien "j'me suis fait arnaquer, moi pas content" .
  • (2) Dimiution marquée de l'intérêt, du plaisir pour les activités qui donnaient du plaisir (dixit : avant la pathologie) - Je reprends le cas du "1.29 c'était mieux", j'y ajouterais : "les traques c'est mieux que le Koli", "le PvM a été détruit" et bien d'autres exemples. Je mettrais aussi en avant : "l'état invulnérable, stop, plus aucuns plaisirs à faire des donjons".
  • (3) Perte ou gain de poids - Je n'ai pas encore réussi à diagnostiqué ce type de symptome sur la communauté
  • (4) Insomine ou hypersomnie - De même que le point (3)
  • (5) Agitation ou ralentissement psychomoteur - Ce point-ci est visible par tous et toutes, et est même rapporté par certains joueurs : "j'en ai marre de glander au zaap". On part donc pour un ralentissement.
  • (6) Fatigue ou perte d'énergie - On reprend le point du (5) et on rajoute le coté : "je suis désespéré que X frappe trop, soigne trop, enlève trop de PM et a la meilleure érosion".
  • (7) Sentiment de dévalorisation ou culpabilité - Dans la communauté, on l'a spécifié sous le terme "syndrome sadida". On le rencontre surtout dans cette partie de la communauté, où l'on se sent nul, inutile et se sentant inférieur à tout.
  • (8) Diminution de l'aptitude à penser ou réfléchir, possibilité d'indécision - On le remarque, aussi, avec les nombreux membres de la communauté utilisant un français "approximatif", des idées loufoques : "go up l'écaflip", "les monocomptes c'est nul" ainsi qu'une indécision pregnante et observable : "quelle classe pour ma team", "X ou Y pour kolizéum".
  • (9) Pensées de mort récurrentes, idées suicidaires, acte suicidaire - Reprendre le point (1) avec la notion de "j'en ai marre, je stop".

 

Le critère B : "Les épisodes ne correspondent pas aux critères d'un épisode mixte" - Non, la commuauté n'a jamais été dans une phase "maniaque" ou "hypomaniaque", on exclura donc la bipolarité de type I et la bipolarité de type II.

Le critère C : "Les symptomes induisent une souffrance cliniquement significative" - La communauté souffre de sa pathologie et l'exprime dans tout les états : PvP, PvM, gameplay, mécanique de jeu, drop/loot, prise d'expérience.

Le critère D : "Les symptimes ne sont pas directement imputables à des substances psychotropes (drogues, médicaments) ou d'une affection médicale générale (thyroïde par exemple)" - Non, suite à une analyse biologique complète, il n'y a aucunes pathologies de type "organique" ou "inféctieuse", suite à des tests, aucunes prises de subtances psychoactives depuis 3 mois (étude longitudinale).

Le critère E : "les symptomes ne sont pas expliqués par un deuil" - Ce n'est pas le cas.

 

On remarque donc que la communauté, pourrait théoriquement, être un être dépressif. J'irais même pousser cette hypothèse diagnostique jusqu'à dire que la communauté souffre d'un "trouble dépressif majeur" (qui a pour particularité d'être une suite de minimum deux épisodes dépressif majeur), on a remarqué, selon le temps, que la communauté évoluait plus dans l'euthymie (qui représente une humeur "normale", entre joie et tristesse) puis ensuite dans la dépression majeur.

 

Je vous remercie de m'avoir lu et, à bientôt, pour un prochain Philofus !

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